De nombreux plaisanciers, tant en France que dans le monde entier, arborent des pavillons fantaisistes sur leurs navires, comme le Jolly Roger, le pavillon des pirates, également connu sous le nom de pavillon noir. Le terme Jolly Roger est mentionné pour la première fois en 1700, la première référence à ce terme étant imprimée dans l’Oxford English Dictionary en 1724.
Historiquement, le drapeau à têtes de mort était utilisé pour reprendre le thème de l’Antiquité connu sous le nom deMemento mori dont la signification était littéralement » Souvenons-nous que nous allons mourir » et dont le concept était paradoxalement un salut à la vie, et non à la mort, basé sur l’idée que puisque nous allons mourir, nous devrions nous efforcer de vivre aussi longtemps que possible et, plus important encore, de vivre bien.
Le drapeau noir d’aujourd’hui n’est associé qu’au fantasme. Les pirates d’aujourd’hui n’ont pas le même état d’esprit et les mêmes pratiques, ni les mêmes attentes, et ils ne cherchent pas à s’identifier comme ils le faisaient au XVIIIe siècle.
Mais la piraterie persiste. C’est un crime qui trouve ses racines dans les histoires les plus anciennes et qui est toujours pris au sérieux. Même si les lois ont changé, elle reste illégale et certaines lois ne sont pas abrogées.
Sachant que le Jolly Roger est le drapeau historique qui a été utilisé pour promouvoir la pratique de la piraterie et que les textes répressifs restent d’actualité, examinons la question des sanctions applicables aux navires qui battent ce pavillon de belligérance.
Le décret du 19 août 1929 :
Le droit maritime exige que sur les bords des routes et dans les ports, les capitaines des navires français de commerce, de pêche ou de plaisance soient tenus de porter le pavillon de la France les dimanches, jours fériés et fêtes légales.
Sur l’eau, les navires sont également tenus de porter le pavillon national lorsqu’ils entrent ou sortent d’un port ou lorsqu’ils sont requis par un navire de guerre français ou étranger.
Le décret permet également au capitaine du navire, sous réserve de l’approbation de l’administrateur des affaires maritimes du port dans lequel le navire est immatriculé, d’attacher au pavillon de la nation la marque d’identification particulière, également appelée guidon. Ces marques ne doivent pas être érigées dans l’espace réservé au pavillon de la nation. Lorsque ces pavillons sont hissés, le pavillon de la nation doit toujours être arboré.
Il est également stipulé que les navires marchands français qui passent dans le rayon d’action des signaux flottants du navire de guerre français, tant en mer qu’en rade ou dans les ports, doivent lever leurs marques distinctes et saluer le navire en agitant le drapeau national.
Mais l’aspect le plus important du décret est le fait qu’en plus des pavillons de signalisation réglementaires, aucun autre pavillon ou marque, guidon, emblème ou symbole autre que ceux mentionnés dans le présent décret et aucune inscription ou autre signe, autres que ceux prescrits par la loi et les règlements maritimes ne sont autorisés à être portés sans l’approbation du chef de l’arrondissement maritime.
De plus, qu’il s’agisse du Jolly Roger ou d’un autre drapeau fantaisie, le drapeau national n’est pas quelque chose à prendre à la légère. Les drapeaux maritimes ne sont pas des jeux. Les drapeaux de la nation, y compris les drapeaux de courtoisie (bien qu’ils n’existent pas légalement) et les drapeaux réglementaires ont des raisons, et doivent être utilisés conformément aux règles légales ; c’est pourquoi il n’y a aucune excuse pour s’en écarter en mer, à proximité d’un port, ou à l’intérieur d’un port, que vous soyez un navire marchand ou un navire de pêche. Il est donc légal d’imaginer une sanction pour le non-respect de ces exigences et il n’y a rien d’étonnant à cela. Le fait d’arborer un pavillon pirate ou tout autre pavillon non conforme à la réglementation constitue un délit pénal.
Toutefois, il ne s’agit que d’une idée. Il n’existe aucune autorité à l’heure actuelle pour dresser un procès-verbal pour non-respect de cette loi maritime particulière, à moins que l’agent ne soit particulièrement imprudent.
Mais puisque nul n’est censé ignorer la loi, et qu’une occasion de le rappeler vient d’être donnée, sachez que, que vous souhaitiez divertir les membres de votre famille lors d’une croisière ou d’un voyage en mer, vous devez être particulièrement vigilant quant aux marquages et signes extérieurs de votre bateau.