Justine benin : découvrez son successeur

Le député de la deuxième circonscription des Côtes-d’Armor a succédé en 2017 à la malheureuse Justine Benin, candidate mécontente à l’élection dans la deuxième circonscription de la Guadeloupe. Une présence politique et un rattachement territorial fort en Bretagne pour cette élue très impliquée dans le mouvement politique d’Emmanuel Macron. Un parcours personnel et une inclinaison pour les questions étrangères.

L’annonce a été faite le 3 juillet, lundi, à 10h45. Le Premier ministre Elisabeth Borne, qui garde ses droits dans les politiques écologiques et énergétiques a dévoilé la liste des membres de son second cabinet après un premier shadow cabinet de plusieurs jours.

Son week-end de travail avec le Président de la République a été mis en scène et a alimenté la machine à spéculation, jamais dénuée d’arguments. Une fois de plus, aucun des noms qui circulaient ces derniers jours n’émanaient de ceux de LR, du MoDem ou d’Horizons : Christelle Morancais présidente de la Région Pays de la Loire, Philippe Juvin, député des Hauts-de-Seine, Jean Rottner président de la Région Grand-Est, Jean-Noël Barrot, Frédéric Valletoux et Thomas Mesnier. A l’exception de Sarah El Hairy (Horizons) chargée de la jeunesse et du service national universel. Outre la nécessité de refléter la parité au sein de la structure du nouvel exécutif, Elisabeth Borne devait également assurer un rééquilibrage des forces politiques et faire évoluer les polarités vers son alliance avec ses partenaires.

L’exécutif Borne II est passé de 27 membres, avec 17 ministres, six ministères délégués ainsi que quatre secrétaires d’État, à 41, dont 20 femmes, selon les règles numériques imposées (seulement quatre femmes dans les « grands » ministères). La taille et la composition du gouvernement de la nouvelle administration sont similaires à celles de l’administration de Jean Castex.

Inflation des ministères

Le précédent ministre a été généreux en ministres délégués, passant de 6 à 15 et transformant également certains portefeuilles en super-ministères. Ainsi, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Bruno Le Maire, son locataire, dispose de quatre sous-ministères différents ( Comptes publics ; Industrie ; Transition numérique et télécommunications ; PME, commerce, artisanat et tourisme). Les pouvoirs de Gérald Darmanin, inamovible ministre de l’Intérieur est également étendu par les Collectivités territoriales (en copartage) et l’Outre-mer et l’Outre-mer avec le sous-secrétaire d’État à la Citoyenneté.

Il en va de même, mais dans une moindre mesure, de la Transition écologique qui est renforcée par deux sous-secrétariats d’État (Écologie et Ruralité) et un ministre délégué (Transports). Le nombre de titulaires et la taille des postes ministériels à part entière restent essentiellement inchangés, à ceci près qu’il fallait trouver une solution à la question des ministres en exercice qui n’ont pas réussi à convaincre les Français de leur circonscription de se présenter aux législatives (Amélie de Montchalin, et Brigitte Bourguignon). Sans compter la compensation de la disparition de la ministre des Outre-mer, appelée au Perchoir. Puis, enfin se prononcer sur l’affaire du député LR de l’Ain Damien Abad, finalement écarté du gouvernement à la suite d’allégations de viols, auxquels il était accusé.

Retour des transports

La transition énergétique et la transition écologique ont chacune leurs droits propres et sont régies par les mêmes règles, alors que les Transports ont été omis dans l’organigramme, c’est désormais un bureau qui est sous la direction de la transition écologique et affecté à Clément Beaune. Le conseiller spécial d’Emmanuel Macron sur les questions européennes, puis son conseiller pour le G20, part avec le bénéfice de son expérience de secrétaire d’État aux Affaires européennes.

Pour la mer, il n’y a rien de nouveau, si ce n’est le courant. La disparition du ministère complet pour devenir le poste de secrétaire d’État a été décidée auparavant. Le poste a été placé directement sous la tutelle du Premier ministre Elisabeth Borne et n’est pas subordonné à un bureau aux responsabilités multiples comme cela a souvent été le cas : transports et tourisme, développement durable, pêche et même logement et urbanisme… Cependant, elle saura néanmoins gérer !

Un Breton au volant

Hervé Berville n’est pas aussi populaire que Justine Benin qui fut une députée malheureuse lors de sa réélection dans la 2ème circonscription de la Guadeloupe . Cependant, la notoriété n’est pas, sauf preuve du contraire, un signe de la qualité du CV.

Rwandais de naissance orphelin Tutsi (peuple victime du génocide à la fin des années 90) adopté par la famille des Côtes-d’Armor, Hervé Berville est le député de la deuxième circonscription des Côtes-d’Armor depuis début 2017 et est le porte-parole du groupe parlementaire LREM au sein de l’Assemblée nationale depuis 2017 comme et faisant partie de la commission des affaires étrangères.

Après sa scolarité en Bretagne Il a effectué ses études supérieures à l’Institut d’études politiques (IEP) de Lille, puis à la London School of Economics, où il a obtenu un master universitaire en économie selon son CV.

Sa vie personnelle a certainement influencé son parcours professionnel au sein de l’Agence française de développement, en tant que VIA (volontaire international en administration) dans lequel il a partagé son expertise d’économiste auprès d’agences en Afrique.

Un ancrage pour les questions territoriales et politiques

Celui que l’on croit proche de Richard Ferrand, l’ancien président de l’Assemblée nationale, est surtout dévoué au président de la République depuis 2015 dans le cadre des Jeunes avec Macron. Nommé candidat LREM pour 2017, dans la 2e circonscription des Cotes-d’Armor (Dinan le lieu où il a effectué sa scolarité élémentaire), il s’impose au premier tour des élections législatives en obtenant 38,85 % des voix et remporte 64,17 % des suffrages qui se sont exprimés lors du second scrutin (27,7 % des électeurs inscrits). L’élection s’annonce plus difficile en 2022 : le candidat qui lui succédera à la présidence de la majorité Ensemble a cependant été élu au premier tour avec 36,91 % des voix et a été élu à l’issue du second tour par 55,83 % contre Bruno Ricard, le candidat des Nupes.

À l’Assemblée nationale, à l’exception d’une question orale au gouvernement concernant les conséquences du Brexit sur le secteur de la pêche le travail qu’il effectue en commission et dans l’hémicycle ainsi que ses interventions, et ses modifications (152 proposées et 1586 proposées) ne font pas référence au transport maritime ou à la mer mais sont clairement liés à son travail de rapporteur de la commission des affaires étrangères, notamment sur les inégalités mondiales (174 interventions) et l’aide au développement. En tant que rapporteur, il a été le dernier rapporteur du projet de loi modifiant l’aide française au développement, qui prévoyait notamment le renforcement et le recentrage de l’aide sur 18 pays africains ainsi que sur Haïti.

Les types de bateaux marchands : au cœur du commerce mondial