Par Ira Breskin

NEW YORK – Reconnaître les risques potentiels liés à la portée élargie de l’industrie maritime américaine était le thème de la conférence inaugurale sur la sécurité maritime de la Ligue navale qui s’est tenue ici jeudi.

Une présence géographique plus large, par exemple, se traduit par une augmentation des opérations de la Garde côtière américaine bien au-delà des eaux intérieures très fréquentées, a déclaré l’amiral Linda Fagan, commandant de l’USCG.

« Nous sommes un ressortissant de l’Arctique. Nous sommes une nation du Pacifique.

L’objectif est d’assurer « un accès libre et ouvert et une exploitation légale des ressources naturelles », a déclaré Fagan. « Nous sommes une garde côtière mondiale », a-t-elle ajouté lors de l’événement organisé par le Conseil de New York de la Ligue navale.

Par exemple, Cotre de la Garde côtière Healy plus tôt ce mois-ci a atteint le pôle Nord, après avoir traversé l’océan Arctique gelé. C’est la deuxième fois qu’un navire américain visite le pôle sans accompagnement ; Healy l’a fait pour la première fois en 2015.

De plus, l’USCG surveille plus activement la pêche INN (illégale, non déclarée et non réglementée) dans le Pacifique Est et les Caraïbes, a déclaré Fagan.

L’amiral James Foggo USN (à la retraite) a souligné le rôle essentiel que joue la marine marchande américaine lorsqu’il s’agit de fournir une capacité de transport maritime vitale pour soutenir les forces armées américaines déployées dans le monde entier.

« La logistique est le sixième domaine de la guerre », a-t-il déclaré. Cela nécessite les efforts de « marins civils qui font l’expérience de leur métier en mer ».

Plusieurs orateurs ont suggéré des initiatives que le Pentagone devrait envisager pour s’assurer que les navires de la Marine opérant dans le Pacifique continuent de recevoir le carburant de soute requis. L’examen est plus impératif compte tenu de la fermeture prévue au printemps prochain de l’installation de stockage de carburant Red Hill Bunker de la Marine à Hawaï.

Malgré les défis que la fermeture de Red Hill peut créer, elle offre au moins un avantage. Cela oblige la marine à utiliser un réseau d’approvisionnement en carburant plus distribué et moins vulnérable et « élimine un point de défaillance unique », a déclaré l’amiral Foggo.

Le ministère de la Défense ferme la Red Hill, qui a une capacité de stockage de 250 millions de gallons, pour résoudre les problèmes environnementaux liés aux réservoirs qui fuient.

Pour atténuer toute pénurie potentielle d’approvisionnement en carburant, le Congrès pourrait augmenter le nombre de navires inscrits au programme de sécurité des pétroliers (TSP) récemment établi, a déclaré Tim Walton. Il est chercheur principal au Center for Defence Concepts and Technology de l’Institut Hudson à Washington DC.

Par l’intermédiaire de TSP, le gouvernement paiera 6 millions de dollars par an pour l’option d’affréter chacun des 10 pétroliers TSP battant pavillon américain enrôlés pour fournir une capacité de transport maritime supplémentaire. Dans le cadre du TSP, le gouvernement peut affréter ces navires, aux tarifs du marché, pour compléter le tonnage livré par environ 10 pétroliers appartenant au gouvernement.

De plus, Washington pourrait exiger que du carburant supplémentaire acheté par le gouvernement, ou « cargaison préférentielle », soit transporté par les navires TSP, afin de leur fournir des revenus accrus et garantis, a déclaré Walton.

Sur le front de la sécurité intérieure, les douanes et la protection des frontières des États-Unis sont davantage axées sur les renseignements que sur les transactions lorsqu’elles assurent la sécurité des terminaux maritimes du pays, a déclaré Edward Fox, directeur adjoint de l’agence pour le port de New York et le New Jersey.

Pour ce faire, il exploite les renseignements partagés par les agences fédérales sœurs lorsqu’il traite des principaux domaines de préoccupation : importation de stupéfiants illégaux, menaces terroristes et fraude financière, a déclaré Fox.

Ira Breskin est maître de conférences au State University of New York Maritime College dans le Bronx, NY et auteur de The Business of Shipping (9e édition, 2018), une introduction qui explique l’économie, les opérations et la réglementation du transport maritime.