Le capitaine de Wakashio et le second capitaine seront libérés de la prison de l’île Maurice après avoir été condamnés

le Le capitaine et premier officier du MV Wakashio devraient être remis en liberté à l’île Maurice après leur condamnation lundi.

Après avoir déjà passé 16 mois en détention, le capitaine Sunil Kumar Nandeshwar retrouvera sa famille en Inde. Conjointement avec son premier officier, le couple a été condamné lundi à 20 mois de prison par le Tribunal de Grande Instance pour l’échouement du MV Wakashio dans la nuit du samedi 25 juillet 2020 sur les récifs de Pointe-d’Esny, dans le au sud-est de l’île Maurice, dans l’océan Indien.

La magistrate Ida Dookhy Rambarun a pris en considération le fait que le capitaine a plaidé coupable lundi 20 décembre avant de prononcer la condamnation. La même peine a été infligée au premier officier, Hitihamillage Subodha Janendra Tilakaratna, 45 ans, qui sera expulsé vers le Sri-Lanka dans quelques jours, alors que l’administration pénitentiaire calcule le temps qu’il a passé en garde à vue.

Le magistrat a déploré que l’accident, à l’origine d’une marée noire, soit dû à une navigation non conforme, doublée d’une négligence. Elle a noté que le capitaine avait décidé de s’approcher de Maurice afin de pouvoir capter le réseau de téléphonie mobile mauricien même s’il n’avait pas la carte maritime appropriée sous la main. Il a admis s’être approché de l’île à 5 milles marins dans le passé, alors que la distance internationalement recommandée est de 12 milles marins.

Le soir de l’accident, a souligné le magistrat, le capitaine assistait à une fête d’anniversaire où l’on servait de l’alcool alors que le copilote était à la barre. Le capitaine a également dispensé l’officier de guet de ses fonctions afin qu’il puisse, lui aussi, assister à la fête d’anniversaire d’un des mécaniciens. L’officier de guet était censé s’assurer qu’il n’y avait aucun danger pour le MV Wakashio, qui naviguait si près des côtes mauriciennes.

Le capitaine Sunil Kumar Nandeshwar s’est retrouvé sur le pont, sous l’emprise de l’alcool, lorsque le minéralier s’est échoué sur les récifs. Quant à Hitihamillage Subodha Janendra Tilakaratna, il a admis que le MV Wakashio était en pilote automatique. Il a également révélé qu’il n’utilisait pas la bonne carte pour pouvoir juger où se trouvaient les récifs mauriciens. Il n’a pas non plus consulté l’échosondeur, ce qui s’est avéré fatal, et ne s’est pas opposé à ce que l’officier de guet soit démis de ses fonctions.

Le magistrat souligne que les deux hommes ont été distraits cette nuit-là, étant plus intéressés par la prise du réseau de téléphonie mobile. Elle dit regretter que le pays ait dû « subir des dommages irréparables » à cause d’eux et « attire l’attention » des autorités sur les « failles » dans le contrôle des navires étrangers dans les eaux mauriciennes. Elle a déploré le fait qu’ils puissent s’approcher si près de nos côtes, ce qui est un problème de sécurité nationale, sans aucune réaction rapide de la Garde côtière.

Elle a rejeté l’argument des avocats de la défense selon lequel les accusés devraient être condamnés pour l’infraction commise et non pour les dommages causés par cet accident. Elle estime que leur « irresponsabilité » est à l’origine de la catastrophe qui a tenu l’île en haleine et qu’ils auraient dû faire preuve d’un meilleur professionnalisme. Le capitaine et le premier officier ont tous deux demandé la clémence du tribunal. Hitihamillage Subodha Janendra Tilakaratna, a ajouté qu’il était fatigué moralement et physiquement, stressé par le sort de sa famille restée au pays, en raison de la pandémie de Covid-19.

Parti du port chinois de Lianyungang, Jiangsu, le samedi 4 juillet 2020, le vraquier battant pavillon panaméen était en route pour Tubarão, Santa Catarina, dans le sud du Brésil, lorsqu’il a dévié de sa trajectoire après avoir fait le plein à Singapour. Le capitaine souhaitait que ses hommes puissent utiliser WhatsApp pour communiquer avec leurs proches, la majorité ayant passé plus d’un an en mer en raison de la pandémie qui venait de s’étendre de Chine à travers le monde entier.

Le navire de 203 130 tonnes s’est arrêté à 900 mètres de Pointe-d’Esny. Sans les récifs, les pertes auraient été plus graves. L’un de ses trois réservoirs s’est rompu le jeudi 6 août 2020 sous l’effet de la houle sur la coque. 1 000 tonnes de pétrole lourd déversées dans le lagon. La coque de 300 mètres de long sur 50 mètres de large s’est finalement rompue neuf jours plus tard. La partie avant de 225 mètres a été coulée à 3 180 mètres de profondeur dans l’après-midi du mercredi 19 août 2020 à 20 milles nautiques du village de Vieux-Grand-Port.

Cet accident, rappelons-le, a entraîné la mort de quatre marins dans la nuit du lundi 31 août 2020. Le « Sir Gaëtan », un remorqueur de la Mauritius Ports Authority (MPA), en charge de la gestion du port- Le port de Louis, a coulé au large de Poudre-d’Or lorsqu’il a été endommagé par une barge qu’il remorquait en raison de fortes houles. La barge était en stand-by à Pointe-d’Esny après la marée noire. Trois membres d’équipage ont été retrouvés noyés. Le capitaine, Moswadeck Bheenick, n’a jamais été retrouvé.

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