L’Ifremer, Jean-Louis Etienne et toute l’équipe Polar POD ont annoncé sa construction par les chantiers navals Piriou en association avec 3C Métal, sous la direction du maître d’ouvrage, l’Ifremer. Le programme scientifique de cette « station » océanographique internationale est piloté par le CNRS, en partenariat avec le Centre National d’Etudes Spatiales, CNES) et Ifremer.
Qu’est-ce que le Polar Pod ?
Entre plateforme océanographique et phare dérivant, Polar POD est unique en son genre. Il est conçu pour affronter les « fifties furieux » et les vagues les plus hautes de la planète. Il naviguera pendant trois années consécutives sans retour prévu à terre, ce qui nécessitera du matériel simple d’utilisation, robuste et éprouvé. Écologiquement durable, la plate-forme produira toute l’énergie dont elle a besoin grâce à des éoliennes, ce qui nécessitera une gestion très stricte des dépenses énergétiques du navire. Le processus de construction a débuté le 1er septembre 2022 et se poursuivra pendant une période de 2 ans. Plusieurs essais en mer au large de l’Afrique du Sud seront nécessaires avant le départ prévu de l’expédition de Port Elizabeth en Afrique du Sud au dernier trimestre 2024.
Quels sont les objectifs scientifiques ?
On sait peu de choses sur l’océan Antarctique en raison de sa taille, de sa proximité et de ses conditions de vie difficiles. Poussé par le courant circumpolaire antarctique (ACC), le POD polaire fera deux fois le tour du cercle antarctique, ce qui en fera trois ans d’une campagne ininterrompue avec les principaux objectifs suivants :
- Mesure en continu des échanges atmosphère/océan, en particulier de la capacité d’absorption de CO2 du principal puits de carbone océanique de la planète.
- Enregistrement de la biodiversité marine par acoustique, du krill aux baleines.
- Calibrage des mesures réalisées par satellites : conditions météorologiques, états de la mer, couleur de l’océan, mesure du phytoplancton pour le suivi spatial de l’activité biologique.
- Bilan de la pollution actuelle de l’océan : microplastiques, polluants organiques, métaux lourds et aérosols.
Quand le projet Polar Pod a-t-il commencé ?
En chantier depuis 2016, date à laquelle l’Ifremer a été nommé autorité en charge de la construction du Polar POD, les six dernières années ont été consacrées à la réalisation des études d’avant-projet avec l’ingénierie navale française Ship-ST, afin de vérifier les aspects techniques et opérationnels. faisabilité pour les investisseurs publics. Il a également fallu du temps pour élaborer un programme scientifique sous la houlette du CNRS, définir clairement le cahier des charges de l’instrumentation à intégrer sur le Polar POD, lancer l’appel d’offres pour les chantiers navals potentiels et rechercher des financements.
Le 5 août 2022, la joint-venture Piriou/3C Metal a été retenue : chantiers navals Piriou pour la construction du pont principal en Bretagne, France, et 3C Metal pour la construction du treillis, du tore, du caisson de fond et de l’assemblage final en Le Cap, Afrique du Sud.
La construction du Polar POD a bénéficié d’un financement de l’Etat sous la gestion de l’Agence Nationale de la Recherche dans le cadre du programme d’investissements d’avenir intégré à France 2030, un plan d’investissement qui se concentre sur les secteurs d’avenir industriel de la France en l’année 2030).
Que disent les partenaires ?
- Jean-Louis Étienne
- « Polar POD est certainement l’expédition la plus ambitieuse sur laquelle j’ai travaillé depuis 2010, et je n’ai pas peur de dire que c’est mon chef-d’œuvre. Dès lors, le lancement du processus de construction de ce « vaisseau vertical » est un grand moment dans ma vie d’explorateur polaire ; c’est le fruit de la persévérance, nourrie de l’enthousiasme de la communauté scientifique et du bureau d’études navales Ship-ST qui m’ont accompagné sur ce projet audacieux. Oser, c’est engager son imagination au-delà des certitudes.
- François Houllier, président-directeur général de l’Ifremer
- « La maîtrise d’ouvrage de la construction de la plateforme océanographique dérivante habitée Polar POD a été confiée à l’Ifremer ; il s’agit incontestablement d’une étape clé du projet global qui vise à améliorer la connaissance de l’océan Austral et de ses interactions océan-atmosphère. Dans une zone relativement inconnue de la planète, cette plateforme unique permettra la collecte d’informations scientifiques précieuses qui viendront compléter et enrichir la gamme existante de données spatiales et de données in situ.
- Vincent Faujour, Président du Groupe Piriou.
- « Nous sommes très heureux de participer à cette aventure audacieuse et de relever un défi technologique qui s’inscrit parfaitement dans la stratégie d’innovation de Piriou et son engagement à décarboner le transport maritime.
- Philippe Boy, Président de 3C Métal
- « L’attribution de ce projet à 3C Métal en joint-venture avec les chantiers navals Piriou est la parfaite illustration de notre stratégie de diversification des activités de l’entreprise. Toutes les équipes de 3C Metal sont mobilisées pour faire de ce projet unique et ambitieux une véritable réussite.