WASHINGTON, 2 juillet (Reuters) – Les procureurs américains ont déposé mercredi soir une plainte pour saisir l'essence à bord de quatre pétroliers que l'Iran expédie au Venezuela, la dernière tentative de l'administration Trump d'augmenter la pression économique sur les deux ennemis américains.
Le gouvernement du président socialiste vénézuélien, Nicolas Maduro, a fait étalage des pétroliers, qui sont partis le mois dernier, pour montrer qu'il reste insensible aux pressions américaines. Les États-Unis ont fait pression pour l'éviction de Maduro avec une campagne de mesures diplomatiques et punitives, y compris des sanctions contre la compagnie pétrolière d'État PDVSA.
Les pénuries d'essence au Venezuela, comme l'Iran membre de l'OPEP, se sont aggravées en raison des sanctions américaines, et le pays a subi un effondrement économique. Néanmoins, Maduro a tenu bon et le fait de ne pas le déloger a été une source de frustration pour le président américain Donald Trump, ont déclaré en privé certains responsables américains.
Dans la plainte pour confiscation civile, les procureurs fédéraux visent à arrêter la livraison d'essence iranienne à bord du Bella et du Bering battant pavillon libérien, et du Pandi et du Luna, selon le procès, rapporté pour la première fois dans le Wall Street Journal. Il cherche également à décourager les livraisons futures.
La plainte, déposée auprès du tribunal de district américain du district de Columbia, vise également à stopper le flux des revenus des ventes de pétrole vers l'Iran, que Washington a sanctionné pour son programme nucléaire, ses missiles balistiques et son influence à travers le Moyen-Orient. Téhéran affirme que son programme nucléaire est à des fins pacifiques.
Zia Faruqui et deux autres avocats américains adjoints allèguent dans le procès que l'homme d'affaires iranien Mahmoud Madanipour, affilié au Corps des gardiens de la révolution islamique iraniens, ou IRGC, a aidé à organiser les expéditions en modifiant les documents sur les pétroliers pour échapper aux sanctions américaines.
Le procès indique que depuis septembre 2018, l'élite Quds Force des Gardiens de la Révolution a acheminé du pétrole via un réseau de navigation sanctionné impliquant des dizaines de gestionnaires de navires, de navires et de facilitateurs.
Les bénéfices des expéditions soutiennent «toute une gamme d'activités néfastes, y compris la prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, le soutien au terrorisme et une variété de violations des droits de l'homme, au pays et à l'étranger», a indiqué le procès.
Les navires transportant de l'essence iranienne ont effectué des transferts de navire à navire pour échapper aux sanctions, a indiqué le procès. Le Pandi, par exemple, s'est engagé dans un tel transfert à Port Khalid aux Emirats Arabes Unis pour charger subrepticement l'essence iranienne, a-t-il précisé. (Reportage par Timothy Gardner et Daphne Psaledakis à Washington et Luc Cohen à New York; édité par Jonathan Oatis)
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