Par Jeffrey Dastin et Nivedita Balu

28 octobre (Reuters) – Amazon.com Inc a signalé jeudi une baisse des bénéfices qui devrait se poursuivre tout au long du trimestre de vacances, car des salaires et des dépenses plus élevés pour attirer les travailleurs diminuent la manne de l’entreprise provenant des achats en ligne.

Les actions ont chuté de 4% dans les échanges après les heures normales.

Après une année de résultats à succès, le plus grand détaillant en ligne au monde fait face à des perspectives plus difficiles. Dans un marché du travail tendu, il a augmenté le salaire moyen des entrepôts américains à 18 $ l’heure et commercialisé des primes à la signature toujours plus importantes pour attirer le personnel col bleu dont il a besoin pour maintenir son activité à fort taux de rotation.

L’entreprise est quant à elle confrontée à des perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale. Elle a doublé sa capacité de traitement des conteneurs, étendu son programme de partenaires de services de livraison et augmenté ses investissements dans les entrepôts, le tout à un coût remarquable.

La société a déclaré qu’elle s’attend à ce que le bénéfice d’exploitation pour le trimestre en cours se situe entre 0 et 3,0 milliards de dollars, en deçà des 6,9 milliards de dollars publiés par Amazon l’année précédente. Au troisième trimestre qui vient de s’achever, le bénéfice net a chuté d’environ 50 % à 3,16 milliards de dollars, une première depuis le début de la pandémie de coronavirus aux États-Unis.

Andy Jassy, ​​qui a pris la tête d’Amazon en tant que PDG en juillet, a déclaré dans un communiqué que la société engagerait plusieurs milliards de dollars de dépenses supplémentaires dans ses activités grand public pour faire face à des coûts d’expédition plus élevés, à une augmentation des salaires et à des pénuries de main-d’œuvre.

Amazon « fait tout ce qui est en son pouvoir pour minimiser l’impact sur les clients et les partenaires commerciaux en cette période des fêtes », a-t-il déclaré. « Cela nous coûtera cher à court terme, mais c’est la bonne priorité pour nos clients et partenaires.

Le détaillant s’est efforcé d’éviter une répétition de la saison 2013 lorsque des retards ont laissé certains sans cadeaux le jour de Noël.

Les détaillants sont confrontés à des contraintes d’approvisionnement pour tout, des jouets aux baskets Nike en passant par les ordinateurs portables, ce qui leur rend difficile le stockage de leurs étagères.

Les problèmes de la chaîne d’approvisionnement coûtent également à Apple Inc – 6 milliards de dollars de ventes au cours du quatrième trimestre fiscal de l’entreprise, selon les résultats publiés jeudi. Le directeur général d’Apple, Tim Cook, a déclaré que l’impact serait encore pire pendant le trimestre des ventes de vacances.

Certains analystes comme Nicholas Hyett de Hargreaves Lansdown ont donné un laissez-passer à Amazon, reconnaissant que les antécédents de l’entreprise en matière de dépenses élevées pour les clients ont porté leurs fruits à long terme.

« Amazon n’a jamais été trop concentré sur le résultat net », a déclaré Hyett. « Cette volonté d’investir dans ce que le groupe espère être un succès à long terme au détriment des bénéfices à court terme est à nouveau illustrée dans ces résultats. »

PÉNURIE DE MAIN-D’UVRE

Guru Hariharan, un ancien directeur d’Amazon qui est maintenant PDG de CommerceIQ, a déclaré que les ruptures de stock étaient à un niveau record pour l’entreprise.

« Le marché en ligne devra continuer à gérer les taux de remplissage pour répondre à la demande avant la saison des achats des Fêtes », a-t-il déclaré.

Le directeur financier d’Amazon, Brian Olsavsky, a déclaré lors d’un appel avec des journalistes que la pénurie de main-d’œuvre avait été un défi, entraînant des niveaux de dotation incohérents. Les travailleurs, et non l’espace physique, sont devenus sa principale contrainte de capacité au troisième trimestre, a-t-il déclaré.

Et cela a eu un effet d’entraînement.

« Le placement des stocks est fréquemment redirigé vers des centres de distribution qui disposent de main-d’œuvre pour recevoir ce produit, ce qui se traduit par un placement moins optimal, ce qui conduit à des itinéraires de transport plus longs et plus coûteux », a-t-il déclaré.

Amazon a dû faire face à 2 milliards de dollars supplémentaires de coûts de main-d’œuvre, d’inflation et de perturbations opérationnelles, un montant qui devrait atteindre 4 milliards de dollars au cours de la période actuelle, a déclaré Olsavsky.

Le personnel en demande plus aussi. Environ 2 000 travailleurs de la ville de New York ont ​​demandé cette semaine un vote sur l’opportunité de faire de leur entrepôt la première installation syndiquée de l’entreprise aux États-Unis.

Pour les ventes de jus, la société a commencé à encourager les clients à acheter des offres de vacances dès le 4 octobre de cette année. Pourtant, les consommateurs ont commencé à revenir aux niveaux d’achat d’avant la pandémie, dépensant davantage en voyages et en services, a déclaré Olsavsky.

La société prévoit que les ventes du quatrième trimestre se situeront entre 130 et 140 milliards de dollars. Les analystes attendaient 142,05 milliards de dollars, selon les données IBES de Refinitiv. Il a également manqué aux attentes pour les ventes du troisième trimestre, témoignant de sa croissance la plus lente depuis l’épidémie de COVID-19.

La division de cloud computing d’Amazon était une lueur d’espoir. Olsavsky a déclaré que la croissance des revenus s’était à nouveau accélérée pour cette entreprise et que la société avait dépassé les attentes des analystes avec un chiffre d’affaires net de 16,1 milliards de dollars au cours du trimestre. Amazon Web Services a vu ses ventes augmenter avec la demande de jeux et de travail à distance pendant la pandémie.

Les ventes nettes totales ont atteint 110,81 milliards de dollars au troisième trimestre clos le 30 septembre, contre 96,15 milliards de dollars un an plus tôt.

Les analystes avaient prédit 111,60 milliards de dollars, selon les données IBES de Refinitiv. (Reportage de Nivedita Balu à Bengaluru et Jeffrey Dastin à Palo Alto, Californie ; Montage par Arun Koyyur, Grant McCool et Daniel Wallis)

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