L’OMI est-elle prête à franchir le pas vers l’objectif zéro émission d’ici 2050 ?

Les pays semblent être prêts à éliminer progressivement les émissions du transport maritime d’ici 2050, sur la base des premières séries de discussions techniques au sein de l’Organisation maritime internationale (OMI) de l’ONU.

En outre, le soutien semble se renforcer pour que l’OMI adopte également un objectif intermédiaire ambitieux pour 2030 en matière de réduction des émissions des navires.

Plus précisément, le groupe de travail intersessions de l’OMI sur la réduction des émissions de GES des navires (GTIGES 13) s’est réuni du 5 au 9 décembre 2022. Les pourparlers ont précédé la 79e réunion du Comité de la protection du milieu marin (MEPC 79) à l’OMI prévue du 12 au 16 décembre, date à laquelle les pourparlers devraient se poursuivre.

L’un des sujets clés à l’ordre du jour est la nécessité d’objectifs de décarbonation plus ambitieux en ligne avec l’objectif de Paris 1.5. Les nations insulaires du Pacifique ont exprimé très clairement ce besoin car pour elles, c’est une question de survie.

Les groupes et associations de défense de l’environnement maritime ont déclaré que sur la question du renforcement du niveau d’ambition 2050, une grande majorité des interventions des États membres et des organismes industriels (34) étaient favorables à la fixation d’un objectif de zéro émission de gaz à effet de serre à cette date, en plus à quatre interventions en faveur d’un objectif Net Zero à cette date. Un petit groupe de 10 États membres s’est opposé au renforcement de l’objectif actuel de 2050.

Les développements sont encourageants, d’autant plus que l’OMI s’apprête à déployer sa stratégie GES révisée en 2023. Cependant, un engagement clair envers le plafond absolu des émissions à court terme de 2030 et une échéance de 2040 pour les émissions du transport maritime sont nécessaires, pour s’aligner sur le 1,5° C limite climat-chauffage fixée par l’Accord de Paris.

« Nous nous félicitons des signaux indiquant que les États membres de l’OMI semblent maintenant être sur la bonne voie pour adopter un objectif similaire pour le transport maritime international, ainsi qu’un objectif visant à ce que 5 % de l’énergie utilisée par le transport maritime soit produite à partir de carburants alternatifs d’ici 2030. Mais le travail acharné commence maintenant », Secrétaire général de l’ICS Guy Platten commenté.

« De nombreuses soumissions sur la table à l’OMI incluent des solutions de décarbonisation ambitieuses mais pragmatiques, y compris la récente proposition « Fund and Reward » d’ICS. Les représentants du gouvernement au MEPC doivent résister à l’envie de trouver des défauts, et plutôt trouver de la cohésion, pour faire avancer ces propositions. Les impacts croissants du changement climatique n’attendront pas.

« Les carburants zéro carbone doivent être disponibles en quantités significatives au plus tard en 2030 si nous voulons avoir le moindre espoir d’atteindre un objectif de 2050. Fait encourageant, le consensus se développe. Les propositions montrent une vague de soutien en faveur d’une contribution forfaitaire par tonne de CO2 émise par les navires à l’échelle mondiale, afin d’accélérer la production et l’utilisation de ces carburants.

« L’UE des 27 a signalé son acceptation de cette approche plutôt que de poursuivre le commerce du carbone à l’échelle mondiale, et nous espérons que la semaine prochaine fera avancer ces négociations complexes.« 

« La science est claire ; les impacts climatiques du transport maritime doivent être réduits de moitié d’ici 2030 pour garantir que le réchauffement reste inférieur à la limite de 1,5 °C de l’Accord de Paris. Mais un fort objectif absolu de réduction des émissions pour 2030 est essentiel pour envoyer un signal sans ambiguïté à l’industrie et aux investisseurs que la course à la décarbonisation du transport maritime a bien eu lieu.
et vraiment commencé. Sans ce signal, la plupart continueront de rester les bras croisés pendant que les émissions et les températures augmentent et que la crise climatique s’aggrave »,
a dit Jean MaggsCoalition pour une navigation propre.

« Ce qui nous a surpris lors des délibérations techniques de l’OMI cette semaine, c’est que les pays ont commencé à s’unir autour de la nécessité d’objectifs intermédiaires ambitieux de réduction des émissions. Il s’agit d’un signe encourageant et, à l’approche des négociations critiques sur la politique du MEPC la semaine prochaine, l’OMI doit s’appuyer sur cet élan pour parvenir à des accords susceptibles de débloquer des investissements essentiels qui maintiendront les émissions de l’industrie en ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris. Cela signifie que l’OMI doit s’engager à atteindre un objectif de réduction des émissions de 50 % d’ici 2030 en plus d’atteindre idéalement zéro émission d’ici 2040 et au plus tard en 2050 », Delaine McCulloughOcean Conservancy, a déclaré.

Danièle Rao, Carbon Market Watch, a déclaré que plus de pays que jamais étaient d’accord non seulement pour fixer un délai strict pour la décarbonisation du transport maritime. Les pays ambitieux sur le plan climatique doivent maintenir le rythme la semaine prochaine sur l’objectif de 2030 et soutenir la proposition de taxe sur le carbone de 100 dollars des Îles Marshall et des Îles Salomon, a-t-elle ajouté.

« Il est déconcertant que les États membres de l’OMI n’agissent pas pour réduire rapidement les émissions de carbone noir du transport maritime mondial et, en fait, soient prêts à retarder l’inclusion du carbone noir dans l’analyse du cycle de vie des futurs carburants. La réduction du carbone noir est une étape relativement simple qui pourrait se produire pratiquement du jour au lendemain, et c’est la mesure qui a le plus grand potentiel pour réduire le réchauffement dû au transport maritime à court terme. Ce « fruit à portée de main » serait particulièrement important pour l’Arctique où le carbone noir représente la majorité de l’effet de réchauffement à court terme du transport maritime », Jim GamblePacific Environment, a déclaré.

La révision de la stratégie devrait être conclue lors du MEPC 80 en 2023. Le régulateur négocie également un « panier » de différentes mesures pour réduire les émissions des navires à moyen terme, notamment une taxe sur le carbone et une norme sur les carburants.

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