L’UE ajoutera le transport maritime à son marché d’échange de carbone

Le transport maritime sera inclus dans le système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) et les coûts pour les pollueurs devraient augmenter dans le cadre des plans de Bruxelles pour atteindre les objectifs climatiques de l’Union européenne, a annoncé mercredi la Commission européenne.

L’EU ETS, qui oblige les émetteurs à payer pour chaque tonne de dioxyde de carbone qu’ils génèrent, est la clé de voûte d’une campagne de l’UE visant à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 55 % par rapport aux niveaux de 1990 d’ici 2030.

Les constructeurs, les compagnies d’électricité et les compagnies aériennes opérant des vols à l’intérieur de l’Europe sont déjà couverts par le programme mais, selon les plans dévoilés par la Commission mercredi, le transport maritime serait progressivement intégré à l’ETS sur une période de trois ans.

Les émissions des voyages en mer au sein de l’UE, plus 50 % des émissions des navires des voyages internationaux commençant ou se terminant dans l’UE, relèveraient du SEQE existant, plus les émissions qui se produisent lorsque les navires sont à quai dans les ports de l’UE.

Les émissions du transport routier et des systèmes de chauffage dans les bâtiments devraient se conformer à un ETS séparé à partir de 2026.

Pour éviter les craintes que de nouveaux prélèvements ne fassent augmenter les coûts pour les ménages, la Commission a proposé que 25 % des revenus générés par les ventes de permis dans le nouveau système d’échange de quotas d’émission soient versés dans un fonds destiné à protéger les ménages à faible revenu des coûts du carbone.

Les pollueurs paient plus
L’UE accorde désormais de nombreux permis de carbone gratuits aux industries pour les aider à concurrencer les entreprises étrangères qui ne paient pas les coûts du carbone.

Dans le cadre des nouvelles propositions, susceptibles d’être opposées par de nombreuses industries, cela serait progressivement supprimé pour les secteurs couverts par la taxe frontalière sur le carbone prévue par l’UE sur les émissions de CO2 intégrées dans les biens importés tels que l’acier et le ciment à partir de 2026.

L’UE réduira le nombre de permis qu’elle accorde à d’autres industries à partir de 2026.

Les entreprises qui ont reçu des permis gratuits devraient payer pour une part en augmentation constante de leurs émissions en achetant des permis, qui ont atteint des records cette année à plus de 58 euros/tonne et se négocient désormais autour de 54,30 euros/tonne.

Les permis de CO2 gratuits des compagnies aériennes seraient progressivement supprimés d’ici 2027. Les compagnies aériennes reçoivent actuellement la plupart des permis gratuitement. Les perdre augmentera les coûts pour les transporteurs, ce qui peut signifier des prix des billets plus élevés. Le nombre total de permis en circulation sera également réduit de près de 120 millions de quotas après l’entrée en vigueur du règlement. Le nombre de permis entrant sur le marché du carbone de l’UE chaque année diminuera à un rythme plus rapide de 4,2 %, contre 2,2 % aujourd’hui, suite à la réduction ponctuelle de l’approvisionnement.

La proposition renforcerait la « réserve de stabilité du marché », un mécanisme conçu pour éviter une accumulation de permis excédentaires qui pourraient faire baisser les prix du carbone de l’UE.

Lorsque l’ETS contiendrait plus de 1,096 milliard de permis inutilisés, la réserve absorberait 24 % par an jusqu’en 2030. Lorsqu’il y aurait entre 833 millions et 1,096 milliard de permis en circulation, la réserve absorberait suffisamment de permis pour la ramener à 833 millions.

Les mesures devraient toutes faire monter les prix, certains analystes prévoyant que les prix du carbone dans l’UE atteindront 90 euros la tonne d’ici 2030.

Toutes les réformes proposées par la Commission devront être négociées entre les États membres et par le Parlement européen, un processus qui pourrait prendre environ deux ans.

(Reportage par Susanna Twidale; Montage par Barbara Lewis et Edmund Blair)

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