MOL lance une fiducie caritative à Maurice après la mise à la terre de Wakashio

Par Vel Moonien à Maurice,

Mitsui OSK Lines (MOL) a établi une fondation caritative à Maurice, en attendant le lancement d’une fondation japonaise MOL, pour soutenir des projets environnementaux et sociaux.

Ce mouvement s’explique par le fait qu’il avait affrété le MV Wakashio qui a fini par s’échouer sur les récifs de Pointe-d’Esny, sur la côte sud-est de l’océan Indien, île le 25 juillet 2020. L’échouement a résulté dans une marée noire dans son lagon vierge, la première pour cette île fortement dépendante du tourisme.

La compagnie maritime japonaise affirme avoir travaillé avec le propriétaire du Wakashio, Nagashiki Shipping, et les autorités mauriciennes sur des projets de réhabilitation de mangroves et de récifs coralliens sur la côte sud-est touchée par la marée noire. La fiducie recevra un financement initial de 300 millions de yens et sera gérée localement par des professionnels triés sur le volet. Un total de 800 millions de yens (environ 7,24 millions de dollars US) sera injecté dans la fiducie.

Des projets liés à la restauration du milieu naturel sont à l’ordre du jour, mais les communautés locales du sud-est de l’île bénéficieront d’un soutien à des projets sociaux, en ligne avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies et les projets prioritaires du gouvernement mauricien. . La fiducie contribuera également à renforcer la présence de Maurice dans le pourtour de l’océan Indien et à favoriser les relations entre les peuples mauricien et japonais, indique MOL dans un communiqué de presse publié le 21 juin.

Le financement de la fiducie sera également ouvert à la réception de dons d’autres entreprises et de particuliers. La fiducie se concentrera sur la conservation des oiseaux rares, y compris les oiseaux migrateurs. L’autonomisation de la communauté par le bien-être social et l’éducation, l’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles, le développement économique par la pêche et le tourisme, la protection de l’environnement, la promotion de l’écotourisme, la préservation des biens culturels et la recherche dans le domaine des énergies renouvelables sont parmi les domaines auxquels la confiance financera.

En parallèle, le Tribunal d’Instruction sur l’échouement du minéralier se poursuit dans la capitale Port Louis. Ces derniers jours, les lacunes de la National Coast Guard (NCG) ont été mises en évidence. Quant à la Direction centrale de la police judiciaire (CCID), elle n’a récupéré aucune donnée supplémentaire du navire, dont le démantèlement de la poupe est suspendu en raison de conditions météorologiques défavorables.

Entendu jeudi dernier, Joseph St-Mart, président de l’Association des pêcheurs et plaisanciers du Sud-Est, a affirmé que des traces de pétrole avaient été aperçues en mer il y a un mois, près du site où le navire s’est échoué. Les pêcheurs et les poissonniers sont inquiets pour leur avenir. De son côté, le négociateur syndical des employés du port, Jean-Yves Chavrimootoo, a évoqué un échouage similaire, celui impliquant le MV Angel One à Poudre-d’Or, dans la pointe nord de l’île, il y a dix ans.

Il a expliqué que les remorqueurs de la Mauritius Port Authority (MPA), l’organisme gérant le port de Port Louis, ont alors été appelés pour entretenir et stabiliser le vraquier de 250 mètres de long afin qu’il ne heurte pas les récifs. Selon lui, ces remorqueurs auraient dû être envoyés à Pointe-d’Esny pour une opération similaire pour « éviter que la coque ne se brise ». Il cite également l’opération de stabilisation du porte-conteneurs MV Markella, qui avait perdu son ancre à Baie-du-Tombeau, un village près de Port-Louis.

« Le navire transportait du bois de rose vers l’île Maurice. Il a dérivé sur plus de 20 milles nautiques jusqu’au Morne et a été remorqué jusqu’à Port Louis. Le MPA a menti en disant qu’il n’y avait pas d’expertise locale pour ce type d’opération », a déploré l’ancien journaliste. Il n’a pas manqué de reprocher au directeur de la navigation d’avoir déclaré que les autorités mauriciennes ne pouvaient pas embarquer sur le « MV Wakashio ». Il a rappelé le cas du FV Kha Yang, un chalutier malaisien qui s’est échoué dans l’archipel de Saint-Brandon, situé à 430 km au nord de Maurice, il y a six ans.

De son côté, l’ancien capitaine de port adjoint, Premananda Ponambullum, qui a pris sa retraite en 2012, a donné raison à Jean-Yves Chavrimootoo. Il a souligné que les remorqueurs de l’AMP auraient été utiles pour « libérer le navire, avec la marée montante ».

Vendredi dernier, le cabinet ministériel a décidé qu’un premier envoi de déchets toxiques du Wakashio quittera Maurice le 2 juillet. Ils seront expédiés par lots de 10 conteneurs à l’étranger. En vertu des lois environnementales locales, ces déchets sont considérés comme dangereux, mais ne peuvent être traités à Maurice, car le pays ne dispose pas des installations nécessaires.

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