Un pétrolier construit par l’Iran pour transporter du carburant au Venezuela

Un pétrolier construit par un chantier naval iranien pour le Venezuela prévoit de partir le mois prochain du pays du Moyen-Orient avec une cargaison de composants de carburant pour le pays assoiffé d’essence, ont déclaré à Reuters trois sources au courant de l’accord.

Le nouveau navire est le dernier signe de la collaboration énergétique croissante entre les deux pays sous sanctions américaines. L’Iran et le Venezuela échangent de plus en plus de brut contre des diluants et contre du carburant dont le pays sud-américain a désespérément besoin en raison du mauvais état de son réseau de raffinage.

Les accords ont donné un coup de pouce au président vénézuélien Nicolas Maduro, qui n’est pas reconnu par le gouvernement américain comme le dirigeant du pays, en l’aidant à relancer l’économie vénézuélienne après des années de récession et d’hyperinflation.

Le pétrolier Aframax Yoraco est le deuxième navire construit par le chantier naval iranien SADRA pour le Venezuela, et deux autres sont en commande. Maduro, qui s’est rendu à Téhéran la semaine dernière dans le cadre d’une tournée touchant le Moyen-Orient et l’Asie, était présent au lancement de Yoraco.

Une fois les tests de navigabilité du Yoraco de 60 millions d’euros terminés, la branche maritime de la compagnie pétrolière d’État vénézuélienne PDVSA prévoit d’envoyer un équipage dans la ville portuaire iranienne de Bushehr pour prendre le commandement du navire, a déclaré l’une des sources.

Les dirigeants de PDVSA préparent également un contrat d’affrètement pour une cargaison de composants de carburant iranien devant partir dans environ 35 jours, a indiqué une autre source.

PDVSA et SADRA n’ont pas répondu aux demandes de commentaires.

Le pétrolier, qui bat temporairement le pavillon iranien, avait son transpondeur cette semaine le montrant flottant près de Bushehr, dans le golfe Persique, ont montré les données de surveillance de Refinitiv Eikon.

SADRA a construit en 2014 un autre pétrolier pour le Venezuela qui s’appelait à l’origine Sorocaima. Mais il lui a fallu trois ans avant de pouvoir naviguer commercialement après que les sanctions américaines contre l’Iran l’ont empêché d’obtenir une assurance et une classification.

À la suite d’un procès qui a entraîné l’arrestation du pétrolier en 2019 et plusieurs changements de nom et de propriétaire, le navire, désormais appelé Colon, se trouve dans les eaux vénézuéliennes, selon les données de Refinitiv.

SADRA prévoit de construire deux autres pétroliers pour le Venezuela jusqu’en 2024, ont annoncé la semaine dernière des responsables iraniens et vénézuéliens après avoir annoncé un plan de coopération de 20 ans dans les domaines du pétrole, du raffinage, de la pétrochimie, de la défense, de l’agriculture, du tourisme et de la culture.

Sous feu le président Hugo Chavez, le Venezuela a commandé plus de 40 pétroliers aux chantiers navals de la Chine vers l’Argentine pour remplacer la flotte vieillissante de PDVSA. Mais seuls quelques-uns ont été livrés, et certains ont été perdus en raison de factures impayées.

(Reuters – Reportage de Marianna Parraga et Mircely Guanipa, Venezuela; Montage par Bill Berkrot)

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